Audiovisuel : "à fond la... (ré)forme ?"

Quand certains s'intéressent plus à la forme... qu'au fond.

Que des députés socialistes quittent le groupe de travail consacré à la réforme de l'audiovisuel public, suite à la déclaration du Président Sarkozy sur le financement de l'audiovisuel public ne me surprend pas... mais me parait très révélateur de l'intérêt qu'ils portent à cette réforme.

En décrétant hier qu'il était opposé à une augmentation de la redevance de l'audiovisuel pour compenser le manque à gagner dû à la suppression des ressources publicitaires, le Président a peut-être commis une maladresse... quoique...!

Mais n'est-ce pas là justement une formidable opportunité pour "repenser" totalement et dans un budget "contenu" (pourquoi pas le montant actuel de la redevance ?), le fonctionnement de la télévision publique ? Puisqu'il s'agit principalement de cela...

Quel intérêt en effet, de "doublonner" par des films, des téléfilms, des émissions de variété... achetés à grands frais, les programmes des chaînes privées, puisqu'il ne devrait plus y avoir concurrence ?
Pourquoi ne pas revoir alors complètement les programmes et leurs grilles. Il y a là une belle occasion de "réinventer" la télévision, celle de demain... celle qui proposera aussi des programmes tellement différents de ceux du privé qu'elle nous offrira, à nous téléspectateurs une véritable alternative !

Volontairement, je n'ai pas parlé de "programmes culturels" car dans le contexte actuel, cela veut tout et ne rien dire ! Mais n'est-ce pas, l'occasion de nous extraire des affligeantes séries "B" américaines aux rythmes débridés et souvent incohérents, sans véritables constructions et formatées en fonction... des espaces publicitaires ?
N'est-ce pas là aussi l'occasion de réinventer l'image, le son, la construction d'une "émission"... et pourra-t on même encore parler d'émission...? le champ est large !

Espérons que ce groupe de travail, avec ou sans (ce qui serait hélas dommageable) représentants de "l'opposition", trouvera les ressources intellectuelles et la sagesse d'aboutir dans ce sens.
Car c'est bien de l'avenir du service public qu'il s'agit. Et les nouveaux opérateurs ne s'y trompent pas, qui déjà sur des chaines câblées, par internet ou tous autres canaux de distribution... nous détournent de plus en plus des programmes actuels.
MM