Cela faisait quelque temps que je souhaitais écrire un chant de marin à la mémoire de l'Abbé Delaby que j'ai bien connu. Installé en 1950 aux iles Chausey dont il fut le dernier curé, il les quitta en 1982, après plus de trente cinq années de bon(s) service(s).
Et quels 'services' notre Abbé ne rendit-il pas aux habitants de Chausey : marins, plaisanciers, estivants de passage... comme aux autorités policières et douanières qui relâchaient souvent dans le "sound" paisible de l'île ?
Un coup de "Gibson-brain-storming" et c'était parti...
Mais c'est un véritable roman qu'il eut fallut écrire pour tenter de raconter une vie exceptionnelle qui commença "sur le continent" au tout début du siècle dernier puis, après des études d'ingénieur, se poursuivit par une vocation tardive qui conduisit notre Abbé aux îles Chausey !
On pourra retenir entre autres, qu'en arrivant à Chausey il fut le seul prêtre nommé par l'Education Nationale à un poste d'instituteur... de l'école laïque !
Mais "notre Abbé" s'arrogea, bien d'autres fonctions que tous, pour ses qualités de coeur comme celles de bricoleur, et pour son humour aussi, lui attribuèrent spontanément. Remarquable mécanicien, aucun moteur de bateau ne lui résistait. Pêcheur avec les marins-pêcheurs, menuisier lorsqu'il le fallait, jardinier accessoirement, il était aussi "l'autorité" de l'île, comme devait le reconnaître non sans humour le Préfet de la Manche, lors d'une distribution des prix, le qualifiant de "Gouverneur des Îles" ! Iles dont il était encore le "pharmacien" et le... "débitant de tabac" !
L'été, il ouvrait le jardin de son presbytère à quelques campeurs, souvent des habitués aux quels il laissait accès à l'unique puits de l'île. Ces derniers, ne savaient pas qu'ils envoyaient la moitié de l'eau qu'ils y puisaient dans la citerne de récupération des eaux de pluies de presbytère ! Jamais de pénurie pour l'Abbé, même en cas de sécheresse, ce qui se produisait souvent sur l'île...
Ne lui arriva-t il pas même d'aider... une vache à vêler ? et aussi de régler les petits différends inhérents à la vie de cette toute petite communauté vivant plusieurs mois de l'année en "vase clos"...
Mais je vais m'arrêter là après ces quelques mots dont j'espère qu'ils vous permettront de mieux comprendre ce que j'ai cherché à restituer, avec plus ou moins de bonheur, dans ces quelques strophes qui vont suivre.
Ecoutez : "LABBE DE CHAUSEY"
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