jeudi 2 juin 2011

Mise sous tutelle.
Sylviane, Jeanne, Arlette et les autres...

J'ai regardé hier soir sur La 3, le "Hors Série" sur la mise sous tutelle de personnes qualifiées, bien souvent à tort, de dépendantes. A qui profite  "l'erreur" ?
Juges, associations, tuteurs, familles, héritages, quand l'argent s'emmêle, le dérapage n'est bien souvent pas loin... Stupeur !

Tutelles : nos parents spoliés
Sous ce titre, pas vraiment rassurant, la 3 nous propose une plongée en eaux troubles et profondes, cas concrets à l'appui, dans les arcanes de la mise sous tutelle et la toute puissance des juges, comme des associations chargées en principe de veiller sur le bien-être des personnes qui leurs sont confiées. Terrifiant !

Il en ressort que la tutelle est devenue un véritable "marché", avec des acteurs devenus tellement puissants qu'il devient presque impossible de leur échapper lorsque, par malheur on constate a posteriori une erreur de diagnostic sur la personne qualifiée à tort de dépendante.

Juges dépassés par le nombre de dossiers, qui se réfugient derrière le secret professionnel, médecins parfois complaisants qui... se réfugient derrière le secret médical, curateurs tout puissants, plus soucieux de leurs propres intérêts (bien souvent au détriment de leurs protégés), que des intérêts de ces derniers, associations de tutelles "tiroirs-caisse" qui n'hésitent pas à confier une centaine de "protégés" à un tuteur...
Comment ne pas s'interroger sur l'avenir d'un système qui n'en a plus, tant il est devenu inique, contraire au respect de l'homme, contraire à la justice et bafoue les lois ?

La toute puissance des uns repose sur l'absence des autres
(Juge de Montgolfier)

Comment un juge peut-il confier un(e) protégé(e) à une association privée, à vocation commerciale plus que sociale, sans qu'il y ait contrôle des comptes par un organisme public ?
Comment se fait-il qu'un curateur ne soit pas placé sous la responsabilité et le contrôle du juge ?
Comment se fait-il qu'un gérant de tutelle puisse être mieux rémunéré qu'un procureur ? Avec quels moyens financiers ?
Comment se fait-il que, malgré les avis positifs des médecins, un tuteur puisse s'opposer sans justification à ce qu'une personne hospitalisée sous curatelle quitte l'hôpital ? A qui profite le refus lorsqu'on constate dans le même temps la disparition des actifs de la personne sensée être protégée...?

Et pourquoi pas les services publics ?
Pourquoi ne pas confier la gestion des comptes des personnes sous curatelle aux services fiscaux, lesquels seraient bien mieux habilités à le faire ?
Une tentative en ce sens a été faite voici un peu plus d'un an par Jean-Paul Delevoye, à la fin de son mandat de Médiateur de la République. En vain !
Pression des associations de curatelle ? Intérêts convergents des divers intervenants ? Justice déliquescente ?

Nous sommes tous concernés.
Ne pas respecter les personnes en état de dépendance est la pire lâcheté qui soit. Les spolier devrait être considéré comme un crime...
MM

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------