Après l'exposition éphémère Christophe Cuzin de l'été dernier à Saint Briac sur Mer présentée par le FRAC (fond régional d'art contemporain de Bretagne), où "l'artriste" s'était livré à la peinture des plaques d'égouts et des cabines de la plage du Béchet, quelques adjoints de la municipalité ont décidé que l'œuvre devait perdurer, ceci à la demande d'une "majorité" des briaçins : lesquels ?
L'égoût et les couleurs.
Depuis de nombreuses années, comme beaucoup d'autres notre petite municipalité est "l'otage" du FRAC (Fond Régional d'Art Contemporain), lui-même émanation du Ministère de la Culture, et chargé par ce dernier de "placer" un maximum de ce que je qualifierais "d'artristes" contemporains, dans les petites municipalités qui n'ont souvent pas de moyens, voire, ce qui est notre cas de compétences, à affecter à la culture...
Le Frac s'occupe alors de l'organisation et prend en charge environ 40% des frais. Mais il y a un "hic", c'est "l'artiste" lui-même lequel, trop souvent n'a pour toute légitimité en matière artistique que celle qui lui est offerte par le FRAC !
C'est ainsi que l'été 2015 dernier à Saint Briac, un certain Christophe Cuzin fit son apparition, imposé par le Frac avec la bénédiction de la première adjointe chargée de "l'inculture municipale". Vous avez dit incompétence ?
Associée à cela, une exposition proposait aux quelques rares visiteurs des encadrements dont j'ai cru discerner, derrière l'amateurisme des sous-verres à reflets, des traitements photographiques par ordinateur non moins amateurs.
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Les portes des cabines déjà tagées ! |
(emprunt littéraire au "grey" !)
Petit effet garanti pour l'été, bien que "notre artriste" ne soit pas allé au bout de son idée en ne cherchant même pas à rythmer ses couleurs et se contentant de demander aux utilisateurs quelle couleur leur ferait plaisir...
"Art éphémère" nous avait-on aussi présenté cela ; qui devait donc disparaître avant octobre 2015 dernier, au profit d'une peinture blanche uniforme, ceci à la demande de l'ABF (Architecte des Bâtiments de France).
Pour son exposition, le FRAC toucha 10 000 € de la municipalité, auxquels il faut ajouter la charge que représenta pour les services municipaux de peindre les plaques d'égouts ainsi que les cabines de bains sous les directives de Mr Cuzin...
Le souhait d'une "grande majorité de briaçins" ?
Peut-être blessée par les piètres résultats de l'exposition du Frac qui s'achevait, Mme la première adjointe décida unilatéralement et sans consultation de ses administrés, qu'une "grande majorité" de ces-derniers souhaitait que l'on maintint les cabines en l'état de leurs 111 "nuances" de couleurs.
Trop heureux de l'opportunité Mr Cuzin demanda 20 000 € en échange du renoncement à ses droits sur son "œuvre", ce qui sembla paraître normal (?) au Conseil Municipal et l'on se mit donc en quête de la dite somme...(1)
L'on devra donc "offrir" 20 000 € à l'artiste, en plus des 10 000 € payés pour son exposition éphémère de l'été dernier.
L'idée, puisque l'on ne pouvait disposer légalement de cette somme dans le cadre des finances publiques locales, faire appel à une plateforme de "crowdfunding" (financement participatif), Mr le maire promettant un "abondement municipal" de 7 000 € (destiné à quoi ?) si la somme des 13 000 € était atteinte.
On sait d'ailleurs qu'en cas d'échec de la collecte après les 90 jours fixés par avance par la plateforme, les fonds doivent être intégralement remboursés aux participants, cette dernière n'en réclamant pas moins des frais de gestion aux initiateurs du projet.
La collecte commença, bien piteusement début octobre 2015, l'échéance étant donc fixée 90 jours plus tard, soit tout début janvier 2016.
Les fonds ne rentrant pas, l'un des adjoints de la municipalité de Saint Briac, par ailleurs administrateur de la-dite plateforme de collecte, obtint contre toutes les règles un prolongement de la durée de cette dernière jusqu'au 9 février 2016, faisant ainsi passer la collecte de 90 à 120 jours !
Où en est-on actuellement ?
Résumons-nous : 10 000 € + 20 000 €, soit 30 000 € pour l'artiste.
Auxquels il faut ajouter les 7 000 € d'abondement promis par Mr le Maire.
Tout ceci avant le début des travaux de mise en peinture des cabines par les services techniques de la municipalité, laquelle ne manquera probablement pas de dépasser les 10 000 €... pour satisfaire quels ego ?
La municipalité se démène. En outre et par un tour de "passe-passe" (ou de "Festivart" ?), les 7 000 € d'abondement de la Mairie ont été dorénavant intégrés dans le montant de la collecte, la faisant grossir artificiellement.
Lors de ses vœux aux briaçins le 9 janvier dernier, Mr le Maire a souligné que le projet se ferait...
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Les cabines aux portes blanches (photo-montage), telles que le demandait initialement l'Architecte des Bâtiments de France |
Et quel sera le surcoût pour les briaçins de la mise en couleurs définitive des cabines et de leur entretien dans ces nouvelles conditions ?
"Je ne suis pas Saint Briac !"
Je n'irai pas au-delà de ces quelques exemples révélateurs du fonctionnement de cette "nouvelle équipe" pour laquelle j'avais voté avec enthousiasme et dont le slogan était de "Rendre Saint Briac aux briaçins !"
Une autre promesse y était associée, celle de "consulter la population chaque fois qu'il y aurait des décisions importantes à prendre". Ce qui fut fait effectivement en tout début de mandat, mais en aucun cas pour la gestion de la couleur des cabines de bains. Tout ceci en outre à l'encontre de l'exigence de l'ABF, lequel il est vrai semble depuis... être revenu sur sa première décision !
Mais il est vrai aussi qu'après "l'affaire du lotissement du parking des serres" en zone classée, on commence à connaître le pouvoir des Architectes des Bâtiments de France ! Vous avez dit "architraître" ?
Lorsque je prétends qu'il y a, depuis bien trop longtemps et à "presque" tous les étages, quelque chose de pourri au sein de la fonction publique - je fais bien allusion aux fonctionnaires - dont le souci principal, pour en revenir à nos élus est la carrière, l'ego et l'intérêt de chacun au détriment de celui des administrés qui les ont élus pourtant et où l'argent public n'est pas vraiment une préoccupation, je ne pense pas trop me tromper...
"Je ne suis pas Saint Briac", mais je suis "encore" briaçin...pour combien de temps ?
M2M
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(1) A cette occasion, j'ai découvert aussi qu'il était d'usage que la municipalité achète chaque année une œuvre à l'artiste "du FRAC" qui venait d'exposer - sorte de "rétro commission" ?
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