Je viens d'entendre ce matin le Ministre Xavier Bertrand, interviewé par Jean-Pierre Elkabbach sur Europe-1. Et si je reste admiratif par son calme et surtout sa détermination. Je ne m'en pose pas moins un certain nombre de questions, à l'égal de nombre de mes concitoyens si j'en croie les questions posées sur la station de radio après l'interview...
A la recherche de financements
Car c'est bien de cela qu'il s'agit ; du financement des retraites pour lequel un plan autour d'une trentaine de mesures est discuté actuellement, avec ceux que le Ministre appelle "les partenaires sociaux" !
Mais si j'entend bien Mr. Bertrand, comme Mr. Elkabbach qui l'interviewait, il semblerait bien que l'ensemble de ces partenaires soient réunis sous "anesthésie générale", ou qu'ils soient handicapés par une amnésie qui leur fait totalement oublier (vous avez dit "partenaires sociaux" ?) qu'en matière de retraites, subsistent des inégalités criantes dont la résorption pourrait déjà apporter, du moins partiellement, des solutions au financement recherché !
Et commençons par les plus criantes de ces inégalités,
- Pourquoi certains salariés partent-ils toujours après 25 années de cotisations seulement quand d'autres vont se voir contraints prochainement de cotiser 41 années, ce contre quoi je ne m'élève pas d'ailleurs ?
- Pourquoi certains, les militaires entre autres... peuvent-ils toucher une retraite dès leur départ de l'armée après 15 ans d'exercice, et se voir autorisés à la cumuler avec les revenus d'une nouvelle activité salariée ?
- Pourquoi certains, les fonctionnaires pléthoriques du service public... se voient-ils prélever 3% sur leur salaire pour financer les retraites quand les autres, le privé bien sûr, doivent cotiser entre 7 et 8% pour un revenu proportionnellement bien inférieur ?
- Pourquoi encore ces mêmes fonctionnaires se voient-ils bénéficier d'un calcul du montant de leur retraite effectué sur leur six derniers bulletins de salaire (bien souvent augmentés juste avant et fort à propos...), quand les autres, toujours les mêmes, salariés du privé... doivent se contenter d'une retraite calculée sur les 24 et bientôt les 25 meilleurs années de leur carrière ? ...
Je m'interroge donc sur cette amnésie des partenaires sociaux
Ne viendrait-elle pas tout simplement de ce que en la matière, nos politiques se sont aussi déjà fort bien servis ? Reconnaissons qu'il leur serait alors bien douloureux de se tirer une balle dans le pied ! Et pourtant, ce serait bien à eux de montrer l'exemple.
Vous avez dit "Partenaires sociaux" ?
Monsieur le Ministre et ses technocrates se sont-ils penchés sur les montants qui pourraient être ainsi dégagés en traitant tous les salariés sur un même pied d'égalité, tant au nom d'économies nécessaires et justes... que d'une certaine idée de la justice sociale ?
Et que dire de l'hypocrisie de ces "partenaires sociaux", les syndicats, qui prétendent représenter l'ensemble des salariés et se font en fait les défenseurs acharnés des intérêts corporatistes de ceux qui les ont élus, les fonctionnaires (encore eux, hélas) contre les intérêts de l'immense majorité des salariés !
Comment encore ne pas craindre que l'on soit entrain de préparer de prochains conflits entre "deux France", celle d'une minorité, super-protégée, contre la majorité en voie de paupérisation.
D'autant que l'on voit apparaître, tout à fait "de l'autre côté" de la barrière sociale, un certain nombre de ce que l'on peut appeler des scandales financiers à propos des rémunérations de grands patrons, eux aussi bien protégés au sein d'une toute petite mais toute puissante corporation de patrons qui se soutiennent... mais aussi se tiennent les uns les autres par les c......s* !
Nous ne sommes plus à la recherche du temps perdu.
Et d'ailleurs, nous savons bien tous qu'il ne se rattrape jamais ! Il faut donc agir à présent et hélas dans l'urgence. Monsieur le Ministre, je vous souhaite bon courage, sincèrement ; mais je vous souhaite aussi bonne chance car vous allez certainement en avoir besoin !
MM
* "bourse", ou encore "cordons de la bourse" !
dimanche 20 avril 2008
Réforme des retraites (suite)
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